Human Rights and Feminist Advocates Demand Full Participation of Women in Haiti’s Transition

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Human Rights and Feminist Advocates Demand Full Participation of Women in Haiti’s Transition

Human rights and feminist organizations in Haiti and the U.S. demand that Haiti’s male-dominated transition process start to include women as required by Haitian and international law. They note that the country’s Transitional Presidential Council (TPC) has no women among its seven voting members and that only men were interviewed for the position of Prime Minister to which Garry Conille was appointed on May 29. On this point in particular, they point out that if Article 6 of the April 3, 2024 accord determining the process for designating the prime minister had been respected, many capable, honest women with the necessary skills would have been proposed by the sectors. 

While the organizations welcome Conille’s May 31 statement acknowledging that women, who are more than half of Haiti’s population, must have their place in government, they emphasize he and the TPC must go beyond words. 

Recalling that an equitable transition is not only legally required, but is essential for the country to establish a sustainable democracy, the organizations insist that women be named to at least half of Ministry posts in the forthcoming government and at least one third of all other positions related to the transition. 

“The exclusion of women from voting seats on the TPC and final consideration for Prime Minister in 2024 is beyond outrageous” said Pascale Solages of Nègès Mawon. “It is an insult to the 6 million women and girls in Haiti whose participation is necessary for the transition’s success.”

The groups contend that the exclusion of women from the TPC is a giant step backward from decades of hard-won progress towards equality. “Women are leaders in community organizations, business, healthcare, education, and everywhere else. We are so frequently the first and last response in emergencies. Yet in this pivotal moment in Haiti’s democracy, we are being given nothing but a chance to watch men make decisions from the observer seat,” declared Rosy Auguste Ducena of the Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).

Notwithstanding the shameful failures of inclusion to date, there are many roles in the transition, starting with Ministers and other high officials in Conille’s government, that will need to be filled. “It’s a start that Conille has publicly acknowledged that women must have their place in government. The transitional government now has a chance to do better. But it will only succeed if women are a strong part of that government,” said Sasha Filippova of the Institute for Justice and Democracy in Haiti (IJDH). “Token inclusion – like a position without a vote on a presidential council, for example – is a cynical caricature of human rights. Women must have real access to decision-making spaces.

Over the past ten (10) years, none of the women who have served at the head of the Ministry for the Status of Women and Women’s Rights and the Ministry of Justice and Security, as well as in certain ministerial and other positions, have ever been concerned about the fate of Haitian women and girls, or about the deterioration of the general human rights situation against a backdrop of trivialized sexual and gender-based violence in the country. 

This is why the human rights and feminist groups demand that going forward, at least one third of all transition appointments and related roles (including consultative and advisory) go to women, including at least half of Ministerial roles, and that all candidates and appointees be explicitly screened for knowledge about and commitment to women’s rights. “There must be a real priority placed on ensuring that those who are empowered to shape the transition – male or female – are actually dedicated to advancing and protecting women’s rights and not just their appearance,” added Solages.

“Haiti’s Constitution expressly guarantees the equality of the sexes, including in government and ‘grand decisions engaging the national life,’” said Mario Joseph of the Bureau des Avocats Internationaux (BAI). “Indeed, we affirmed this right, even as we recognized that we needed to do a better job of living up to it, when we amended the Constitution to require that at minimum, 30 percent of public roles and political opportunities be reserved for women.”

Media Contacts: 

Pascale Solages, Nègès Mawon | +1 321 347 1179 | solages.pascale@negesmawon.org | (Kreyòl, FR, EN)

Rosy Auguste Ducena, RNDDH | +509 37 82 2897 | rkauguste@rnddh.org | (Kreyòl, FR)

Sasha Filippova, IJDH | +1 925 997 0171 | sasha@ijdh.org | (EN, FR)

Mario Joseph, BAI | +509 3701 9879 | mario@ijdh.org | (Kreyòl, FR, EN)

Brian Concannon, IJDH | +1 541 263 0029 | brian@ijdh.org | (EN, Kreyòl, FR)

Organizations Joining the Statement:

  1. Bureau des Avocats Internationaux (BAI) (Haiti)
  2. Center for Gender and Refugee Studies (CGRS) (U.S.)
  3. Community2Community (Haiti)
  4. Groupement antipatriarcal pour la justice, l’intersectionalité, la paix et un ordre nouveau (GRANJIPON) (Haiti)
  5. Haitian Women’s Collective (HWC) (U.S.) 
  6. Institute for Justice & Democracy in Haiti (IJDH) (U.S.)
  7. MADRE (U.S.)
  8. Marijàn (Haiti)
  9. Nègès Mawon (Haiti)
  10. Nou Pap Dòmi (Haiti)
  11. PROFAMIL (Haiti)
  12. Platform of Haitian Human Rights Organizations (POHDH) (Haiti) 
  13. Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) (Haiti) 
  14. Sanpousan Fanm (Haiti)

Version française

POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

Les organisations de défense des droits humains et féministes exigent la pleine participation des femmes à la transition d’Haïti

Les organisations de droits humains et féministes en Haïti et aux États-Unis exigent que le processus de transition en Haïti, dominé par les hommes, commence enfin à inclure les femmes, comme l’exigent les lois haïtiennes et internationales. 

Elles notent que le Conseil présidentiel de transition (CPT) ne compte aucune femme parmi ses sept membres votants et que seuls des hommes ont été interviewés pour le poste de Premier ministre auquel Garry Conille a été nommé le 29 mai 2024. Sur ce point particulièrement, elles rappellent que si l’article 6 de l’accord du 3 avril 2024 portant sur le processus devant mener au choix du premier ministre avait été respecté, de nombreuses femmes capables, honnêtes et présentant les compétences nécessaires, auraient été proposées par les secteurs. 

Les organisations saluent la déclaration du 31 mai de M. Conille qui reconnaît que les femmes représentent plus de la moitié de la population haïtienne et qu’elles doivent, par conséquent, avoir leur place au sein du gouvernement. Cependant, elles soulignent que lui et le CPT doivent aller au-delà des mots. 

En ce sens, rappelant qu’une transition équitable n’est pas seulement une obligation légale, mais qu’elle est essentielle à l’établissement d’une démocratie durable dans le pays, les organisations insistent pour que des femmes soient nommées à au moins la moitié des postes ministériels du futur gouvernement et à au moins un tiers de tous les autres postes liés à la transition. 

« L’exclusion des femmes des sièges votants au sein du CPT et de la considération finale pour le poste de Premier ministre en 2024 est plus que scandaleuse », a déclaré Pascale Solages de Nègès Mawon. « C’est une insulte aux 6 millions de femmes et de filles d’Haïti dont la participation est nécessaire à la réussite de la transition. »

Les groupes soutiennent que l’exclusion des femmes du CPT est un pas en arrière gigantesque par rapport à des décennies de progrès durement acquis vers l’égalité. « Les femmes sont des leaders dans les organisations communautaires, les entreprises, les soins de santé, l’éducation et partout ailleurs. Nous sommes souvent les premières et les dernières à intervenir dans les situations d’urgence. Pourtant, à ce moment crucial de la démocratie haïtienne, on ne nous donne rien d’autre que la possibilité de regarder les hommes prendre des décisions depuis le siège d’observateur », a déclaré Rosy Auguste Ducena du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).

Malgré les échecs honteux de l’inclusion à ce jour, il y a de nombreux rôles dans la transition, à commencer par les ministres et autres hauts fonctionnaires du gouvernement Conille, qui devront être remplis. « Le fait que M. Conille reconnaisse publiquement que les femmes doivent avoir leur place au sein du gouvernement est un début. Le gouvernement de transition a maintenant la possibilité de faire mieux. Mais il n’y parviendra que si les femmes y occupent une place importante », a déclaré Sasha Filippova, de l’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti (IJDH). « L’inclusion symbolique – comme un poste sans vote au sein d’un conseil présidentiel, par exemple – est une caricature cynique des droits humains. Les femmes doivent avoir un accès réel aux espaces de décision. »

Au cours des dix (10) dernières années, les femmes qui se sont succédé à la tête du ministère à la Condition féminine et aux Droits des Femmes, du ministère de la Justice et de la Sécurité publique ainsi que dans certains postes ministériels et autres, ne se sont jamais préoccupées du sort des femmes et des filles haïtiennes ni de la dégradation de la situation générale des droits humains, dans un contexte de banalisation des violences sexuelles et sexospécifiques dans le pays.  

C’est pourquoi, les groupes de défense des droits humains et les groupes féministes exigent qu’à l’avenir, au moins un tiers de toutes les nominations de transition et des rôles connexes (y compris consultatifs) aillent à des femmes compétentes, honnêtes et sérieuses, y compris au moins la moitié des rôles ministériels, et que tous les candidats et toutes les personnes nommées soient explicitement sélectionnés en fonction de leurs connaissances des droits des femmes et de leur engagement en faveur de ces droits. « Il faut s’assurer en priorité que les personnes habilitées à façonner la transition – hommes ou femmes – se consacrent réellement à la promotion et à la protection des droits des femmes et pas seulement à leur apparence », a ajouté Solages.

« La Constitution haïtienne garantit expressément l’égalité des sexes, y compris dans le gouvernement et les “grandes décisions engageant la vie nationale”, a déclaré Mario Joseph du Bureau des Avocats Internationaux (BAI). « En effet, nous avons affirmé ce droit, tout en reconnaissant que nous devions mieux le respecter, lorsque nous avons amendé la Constitution pour exiger qu’au moins 30 % des rôles publics et des opportunités politiques soient réservés aux femmes. »

Contacts médias : 

Pascale Solages, Nègès Mawon | +1 321 347 1179 | solages.pascale@negesmawon.org | (Kreyòl, FR, EN)

  1. Bureau des Avocats Internationaux (BAI) (Haïti)
  2. Center for Gender and Refugee Studies (CGRS) (U.S.)
  3. Community2Community (Haïti)
  4. Groupement antipatriarcal pour la justice, l’intersectionalité, la paix et un ordre nouveau (GRANJIPON) (Haïti)
  5. Haitian Women’s Collective (HWC) (U.S.) 
  6. Institute for Justice & Democracy in Haiti (IJDH) (U.S.)
  7. MADRE (U.S.)
  8. Marijàn (Haïti)
  9. Nègès Mawon (Haïti)
  10. Nou Pap Dòmi (Haïti)
  11. PROFAMIL (Haïti)
  12. Platform of Haitian Human Rights Organizations (POHDH) (Haïti) 
  13. Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) (Haïti) 
  14. Sanpousan Fanm (Haïti)